
Sécurité sociale de l'alimentation
Aujourd’hui, à Paris comme ailleurs, des milliers de personnes sautent des repas, se tournent vers l’aide alimentaire ou renoncent à une alimentation saine faute de moyens. À Paris, le taux de pauvreté atteint 15 % et grimpe jusqu’à 30 % dans certains quartiers populaires. De plus, 19 % d’étudiant∙es parisien∙nes déclarent ne pas manger à leur faim et sauter plus de trois repas par semaine. Pendant ce temps, notre système agricole est en crise : des exploitations ferment, des agriculteurs peinent à vivre de leur travail et les circuits de distribution favorisent une alimentation standardisée, souvent éloignée des besoins réels de la population et des impératifs écologiques.
Ce modèle est à bout de souffle.
C’est pourquoi nous avons porté avec force et détermination en Conseil de Paris la création d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA). Inspirée du modèle de la Sécurité sociale, cette initiative vise à garantir à chacune et chacun l’accès à une alimentation choisie, durable et de qualité.
La SSA est basée sur trois piliers :
-
l’universalité : elle s’adresse à toutes et tous (des jeunes aux seniors),
-
la cotisation : chacun∙e cotise selon ses moyens pour recevoir le même montant,
-
et la démocratie : ce sont les gens qui décident où et comment on peut dépenser.
Une vision ambitieuse qui s’inscrit pleinement dans un projet municipaliste : faire de l’alimentation un bien commun, financé solidairement, géré démocratiquement.
Soyons clairs : cette avancée, la majorité municipale ne la voulait pas. Anne Hidalgo, par la voix de son groupe socialiste, a voté contre l’adoption de notre délibération pour la SSA. Mais nous n’avons pas cédé. Grâce à l’engagement sans faille des élu.es écologistes tant en centrale qu’en arrondissement, nous avons imposé ce débat au sein du Conseil de Paris.
Nous avons convaincu, mobilisé, et nous avons gagné : la SSA est expérimentée à Paris !
Cette victoire, nous la devons à une détermination sans faille et au soutien précieux de nos élues : Lila Djellali, Carine Petit, Sidonie Parisot et Léa Balage El Mariky, qui ont été des piliers dans cette bataille. Ensemble, nous avons prouvé que lorsqu’une idée juste rencontre une volonté politique forte, elle peut renverser les blocages.
Mais ce n’est qu’un début. L’adoption de cette expérimentation ouvre la porte à une révolution législative à l’échelle nationale ; elle nous invite également à apporter des réponses aux grands défis alimentaires posés à l’échelle d’une grande métropole : notamment celui de nourrir les humains face au changement climatique et aux dynamiques d’étalement urbain.
Comme la Sécurité sociale en son temps, la SSA peut devenir un droit fondamental pour toutes et tous. Ce combat doit maintenant se poursuivre au plus haut niveau.
Malheureusement, l’Assemblée nationale n’a pas pu se prononcer sur ce texte, défendu par notre député Charles Fournier, lors de l’adoption de la niche parlementaire, faute de temps. Mais comme toutes les grandes luttes, c’est dans la durée que nous gagnerons. Soyons nombreuses et nombreux pour soutenir cette avancée historique !
A Paris, dès 2026, nous généraliserons la SSA à tous les arrondissements et accompagnerons la démarche à une échelle métropolitaine car l’égalité des citoyennes et citoyens pour le droit à l’alimentation ne saurait être bornée par le périphérique.